Depuis les temps anciens la voie de l'eau était la voie préférée de l'homme,
le transport fluvial était considéré plus confortable et plus sûr par
rapport aux routes terrestres qui étaient souvent impraticables à cause
des pluies, du gel et du brigandage.
![](../pics/02_barcaro_traina_burcio_y.jpg)
Dans la Vénétie, déjà riche en cours d'eau naturels, on creusa une dense
série de canaux navigables, des véritables autoroutes d'eau, pour relier
les fleuves entre eux, rendre plus court et facile le transport et l'irrigation
et l'utilisation énergétique; le grand réseau des fleuves représenta pour
les gens de la Vénétie une source primaire de richesse.
Grâce à ce grand réseau de canaux toutes les villes vénitiennes étaient
reliées entre elles et, en même temps, à la lagune et à la mer où se trouvaient
les principaux centres d'échange commercial. Puis, quand on naviguait
dans des canaux qui changeaient un peu d'inclinaison ou quand on remontait
contre-courant, les embarcations
étaient
tractées par les chevaux qui, à leur tour, étaient conduits par les
"
cavalanti" (les
gens qui s'occupaient des chevaux) ou par les mêmes "
barcari"
(les gens qui s'occupaient des bateaux). Ces derniers marchaient le long
des levées du fleuve, qu'on appelait chemins de halage.
![](../pics/02_35_chiusa_mira.jpg)
Pour faciliter la navigation on construit des
Bassins
de Navigation, appelés aussi Portes ou Ecluses, des véritables ascenseurs
d'eau qui reliaient les cours d'eau à différents niveaux et qui permettaient
aux embarcations de remonter ou de descendre le cours d'eau. Les grands
commerces et les nécessités de la République Sérénissime de Venise favorisèrent
une forte augmentation de la demande des biens et des ressources de l'arrière-pays;
les grains, les produits agricoles, le bois, les marbres, les pierres
calcaires des Collines de Vicence et la précieuse trachyte des cols Euganéens
arrivaient à Venise par la voie de l'eau. Mais, au delà des marchandises,
les parcours fluviaux qui reliaient Venise, Padoue et le
Cols
Euganéens étaient fréquentés par des bacs, des "padouanes",
des gondoles, des bachots et des périssoires, qui transportaient les personnes
le long des trajets des fleuves où on construisait des résidences; en
principe pour contrôler les activités des domaines et puis on transformèrent
ces résidences en de magnifiques Villas.
Le bachot,
![](../pics/02_anni30_burcio_y.jpg)
était une embarcation fluviale à fond plat construite pour transporter
les marchandises, avec des charpentes en bois dur et bordages et le pont
en bois doux; il avait la possibilité d'accoster partout. Les bachots
sont cités par Dante dans la Divine Comédie "come talvolta stanno a riva
i burchi / che parte sono in acqua e parte in terra…"(Inferno, canto XVII,
vv 21-22). Beaucoup plus utilisée était la "padouane", une sorte
de petit chaland étroit e plat, avec l'avant semblant à l'arrière qui
étaient arrondis afin de mieux dépasser les dénivellations de l'eau,
et pour marcher en deux directions.
Il était coutume d'aller à la montagne sur les Cols Euganéens ou en "villégiature"
dans les Villas le long de la Riviera de la Brenta et la Riviera Euganéenne
du Canal Battaglia.
![](../pics/02_burchiello_y.jpg)
Pour
ce service, les classes les plus aisées utilisaient
les
bacs, les embarcations typiques pour les transports des passagers,
avec des cabines à trois ou quatre balcons, tandis que les classes populaires
utilisaient des embarcations plus sobres et moins confortables comme le
"bateau de Padoue".
Pour les trajets les plus courts et en ville, même à Padoue, on utilisait
des
gondoles douées
d'une cabine en bois inamovible, appelées "felze", qui donnaient l'aspect
et la fonction de la voiture, abritant des intempéries et des regards
indiscrets.
Dans la Vénétie, Padoue a toujours été une importante ville d'eau. Toutefois,
à partir de la moitié du XIX
![](../pics/02_7_gondola_y.jpg)
siècle,
commençait un lent déclin du transport fluvial en proportion au développement
rapide des chemins de fer et du réseau routier . Aujourd'hui, les interventions
de nettoyage, le sectionnement des fleuves et le rétablissement des vieux
bassins, ont permis une reprise de la navigation tout au long des anciens
parcours d'eau, où les populations vénitiennes ont construit leur histoire.
Dans la Vénétie,
Padoue
a toujours été une ville d'eau importante .Située entre le fleuve Brenta
au nord et le Bacchiglione au sud, la ville
![](../pics/02_old_padua.jpg)
a
développée dans le passé une activité intense de navigation fluviale,
devenant un point de référence important pour le trafic commercial dirigé
de l'arrière-pays à Venise; il suffit de rappeler que au-delà des canaux
principaux de liaison, il existait un réseau serré de plus de 590 canaux
creusés au Moyen-Âge. Le Brenta, un fleuve qui naît du Lac de Caldonazzo
et qui descend le long de la Valsugana jusqu'à Bassano, où le fleuve commence
son cours en plaine, rejoint la zone nord de Padoue et ici il se partage.
Un bras avance tout droit vers la lagune à Sud de Venise, l'autre bras,
le célèbre " Naviglio del Brenta ", une fois arrivé à Noventa Padovana
détourne pour Strà, Dolo, Mira, en atteignant Venise.
Avec l'ouverture du
Canal
du Piovego et la création du
port
fluvial du Portello, la navigation sur Padoue grandit vite et fleurissante.
Le Bacchiglione, un fleuve qui constituait l'ancienne voie fluviale entre
Padoue et
![](../pics/02_portello.jpg)
Venise,
était la première source d'eau de la ville de Padoue. Toute la ville de
Padoue vivait, et vit, des eaux du Bacchiglione qui rentre dans ville
du côté Sud, en coulant sous Le Pont dei Cavai, et descend le long des
murailles de la ville, en arrivant juste en face à l'ancien
Château
des Ezzelini de Padoue, dominé par sa majestueuse tour défensive aujourd'hui
appelé la
Specola.
Ici, le fleuve se partage en deux: un bras du Bacchiglione, appelé le
Tronçon Principal, descend vite, à cause du fort dénivellement, le long
des anciennes Rivieras et de la deuxième enceinte des murailles, pour
arriver à l'ancienne
Eglise
du Carmine, puis à pont Molino où, il y a longtemps, le fleuve fournissait
la force motrice aux roues des anciens moulins de Padoue, en arrivant
ainsi en face des
Ecluses
des Porte Contarine, où les eaux se déversent dans le Piovego.
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Un deuxième bras, appelé le
Naviglio
Interno (Canal Intérieur), pour la plupart ensablé, une fois arrivé
à la
Specola, détourne
pour les Rivieras de la première ancienne enceinte des murailles et parcoure
tout le centre historique de la ville, les majestueux palais, l'Université,
en descendant jusqu'aux écluses des Porte Contarines où, une fois dépassé
un saut, il rejoint les eaux du Tronçon Principal du Piovego. Un autre
bras du Bacchiglione détourne à Padoue vers la Riviera Euganéenne, et
descend le long du Canal Battaglia, traverse Bovolenta, et prend le nom
du Canal Pontelongo jusqu'à Chioggia où ses eaux se mêlent avec les eaux
de la lagune à Sud de Venise provenant de Strà